Résister au parti pris
Tout commence par une simple conversation. Un ou une ami(e) nous confie sa détresse, une souffrance dans son travail, sa famille, une activité... Notre désir de lui venir en aide nous fait réagir avec beaucoup de spontanéité et de générosité. Nous nous sentons affectés par l'émotion de cet ami : sa colère devient la nôtre, son sentiment d'injustice devient notre cause à défendre, l'autre - même si on ne le connaît pas - devient notre ennemi.
Seulement, nous omettons que la confidence de l'ami est celle du moment, que ses explications sont partielles, tout simplement que nous ne sommes pas à sa place. L'ami a t-il besoin de trouver en moi le miroir de son émotion ou bien une écoute bienveillante, qui accueille une parole sans juger personne, ni chercher à donner trop vite de conseil ?
Il ne s'agit pas non plus de relativiser ou de fuir le problème, surtout si la situation exposée est grave, mais d'adopter une attitude qui n'enferme pas la personne dans sa peine. Une écoute qui entend la détresse, sans se l'approprier et qui accompagne l'ami dans la recherche des solutions possibles.
Dans nos relations, résister au parti pris, c'est adopter la juste attitude qui aide l'ami à traverser les difficultés, en évitant de mélanger nos difficultés aux siennes.